Mark Zuckerberg dans le gouffre du métavers


Image non datée fournie par Meta Connect d’une personne faisant l’expérience du « metaverse », avec le nouveau casque VR Meta Quest Pro.

Vingt et un milliards de dollars (21 milliards d’euros) ! C’est la bagatelle qu’a engloutie en deux ans Meta, la firme de Mark Zuckerberg, pour créer le métavers, un monde virtuel en trois dimensions qui serait selon lui la nouvelle frontière de l’humanité. Rien qu’au troisième trimestre 2022, l’aventure du « Reality Labs » a coûté un record de 3,6 milliards de dollars.

Wall Street apprécie de moins en moins ces dépenses dont nul ne sait vraiment si elles rapporteront un jour. L’action Meta s’est effondrée de près de 20 % dans les échanges hors séance à la Bourse de New York, mercredi 26 octobre, après l’annonce des résultats trimestriels de l’entreprise. Depuis septembre 2021, la valeur de Meta, qui s’élevait alors à plus de 1 000 milliards de dollars, a été divisée par trois.

Les choix à marche forcée de Mark Zuckerberg, dont la fortune sera passée de 125 milliards à 40 milliards de dollars si la chute boursière est confirmée vendredi, sont en train d’assécher la formidable machine à liquidités qu’était Facebook avant d’être rebaptisée Meta. Le cash-flow disponible, qui atteignait 12,4 milliards de dollars au dernier trimestre 2021, baisse depuis comme un métronome – de 4 milliards de dollars par trimestre — et a tout simplement disparu cet été !

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Ce choix majeur d’explorer le métavers fut pris alors que l’entreprise, qui vit exclusivement de la publicité, accumule les difficultés dans ses domaines traditionnels. Certes, comme l’a noté Mark Zuckerberg lors d’une conférence téléphonique, le nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook n’a jamais été aussi élevé – près de 2 milliards, et même 3,71 milliards si on l’étend à tout le groupe Meta qui compte aussi notamment Whatsapp et Instagram. Mais le chiffre d’affaires du groupe (27,2 milliards de dollars) a baissé de 4 % par rapport à l’année précédente et ce pour le second semestre consécutif tandis que le résultat net trimestriel se trouve divisé par deux (4,4 milliards de dollars), en baisse lui de 52 %.

Chemin très douloureux

La firme subit la force du dollar pour ses revenus étrangers, le ralentissement du marché publicitaire alors que la récession s’annonce sur la planète, les contraintes de confidentialité sur la publicité imposées par Apple sur ses iPhone ainsi que la concurrence du chinois TikTok, dont les vidéos ravissent les jeunes générations, beaucoup plus en tout cas que les « Reels » de Meta. Les utilisateurs d’Instagram passent dix fois moins de temps à les regarder que les fans de TikTok (17,6 millions d’heures par jour contre près de 200 millions sur l’application chinoise).

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